Je suppose que la plupart d’entre vous êtes déjà au courant ? Non ? Le roi est nu ! Ah quand même, je vois que certains sont au courant. Vous étiez au courant ou pas ? Qui n’était pas au courant ? Levez la main. Bon ben maintenant vous êtes au courant. Et ben vous me croirez jamais ! Figurez-vous qu’on a appris à cette occasion que ses attributs royaux pendouillent. Si. Et c’est pas beau à voir.
Alors, je sais, ça a engendré des polémiques.
Par exemple j’ai entendu ici ou là des gars me dire : « Oui, bon, ton roi nu ; des attributs royaux qui pendouillent ; et alors ? Nous aussi on a des attributs qui pendouillent ! On en fait pas tout un plat de nouilles, de nos attributs qui pendouillent ! »
Mais bon, quand même, c’est le roi !
Et puis il y a des filles qui m’ont dit : « C’est bien joli ton roi nu. Mais tu parles jamais de la reine. Y’a pas de reine dans ton histoire. Ton roi nu est un sexiste pourfendeur de la cancel culture woke décoloniale éco-féministe intersectionnelle. »
Alors non. Je veux m’inscrire officiellement en faux contre cette accusation. Mon roi nu n’est pas sexiste. La reine est l’égale du roi. D’ailleurs elle aussi a des attributs royaux qui pendouillent. Y’a pas de raison. Ben oui ! Et alors ? On va pas en faire tout un plat de nouilles !
Est-ce qu’il y a quelqu’un dans cette salle qui n’a pas d’attributs qui pendouillent ? Voilà, on va pas en faire tout un plat de nouilles.
Et puis il y en a d’autres qui disent : « Moi j’aime pas l’humour graveleux ». Non mais attendez. LE ROI EST NU PUTAIN ! NU ! Comment vous voulez pas être graveleux ?!
D’ailleurs, je vous ferais remarquer : Gras / Graveleux / Grivois / Griveaux. Y’a une logique.
Ou alors faut faire semblant de pas voir. « Le roi est nu ? Ah bon où ça ? Non mais de toutes façons ça me regarde pas. Le roi est nu mais moi, je continue ma petite vie… » Non ! Moi je dis que le roi est nu, et qu’il faut le regarder en face.
Et puis il y en a qui disent : « ouh là là, ton roi nu, cette semaine, il était énervé ! »[S’énervant]. Mais non il est pas énervé ! Il est à poil, il se les gèle, tous les indicateurs du royaume pendouillent, la moitié des concisujets ne se rend compte de rien, l’autre moitié fait semblant de ne rien voir ; Et tous se foutent de sa gueule ! A part ça il est pas énervé, le roi nu.
Bon ! Maintenant que toutes ces polémiques sont épuisées, venons-en au roi nu, à sa vie, à ses péripéties. Où en est-il le roi nu ? Et bien je vais vous dire, il est en pleine crise existentielle :
Ce matin, le roi nu s’est réveillé la boule au ventre et se grattant les attributs royaux, se demande :
— Pourquoi suis-je nu ? Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu pour être nu ? Et puis d’ailleurs, qui suis-je ? D’où viens-je ? Où vais-je ? Pourquoi pendouill’-je sur cette planète ? Quel marionnettiste maniaque nous a pendouillés ici plutôt qu’ailleurs ? Et comment naquit cet émoi miraculeux qui par merveille mimétique a engendré que je me meuve ? Que je me meuve ! Quel émoi ! Comment se peut-il que je me meuve ? Et pourquoi se meut-il que je ne peuve ? Ou bien tout cela n’est-il qu’illusion ? Peut-être ne faisons-nous que pendouiller dans une matrice, qui elle même pendouille dans les limbes antérieures du big bang ?
Et oui, je vous avais prévenu que le roi nu est en pleine crise existentielle… Du coup, le roi nu décide d’aller consulter une psy :
— Docteur, je vais pas bien.
— Je sais, j’ai vu. Vous avez la sensation d’être nu et de pendouiller.
— [surpris] Exactement ! Comment avez-vous deviné ?
— [Le regardant de la tête aux pieds]. Le métier. Un certain sens de l’observation.
— Et d’après-vous c’est grave ?
— De quoi ?
— D’avoir la sensation d’être nu et de pendouiller ?
— Non, vous verrez, on s’y fait. Comme dit le proverbe de Newton : Un tiens tu pendouilles vaut mieux que deux tiens t’es tombé et t’es pourri.
— Quoi ?
— Un tiens tu pendouilles vaut mieux que deux tiens t’es tombé et t’es pourri.
— Tiens oui, c’est pas faux. J’y avais pas pensé.
— Parlez-moi de votre enfance. A quand remonte votre sensation de nudité ?
— Aussi loin que remonte ma mémoire, je suis nu et je pendouille. J’ai l’impression d’être né comme ça, c’est horrible.
— Mais non, c’est pas horrible. Comme dit le proverbe de Lavoisier : Rien ne se perd, rien ne se crée, tout pendouille. Voilà tout !
— Heu… Dites docteur, je vais pas mieux là…
— Vous êtes trop pressé Majesté. Qui veut voyager nu ménage ses attributs qui pendouillent.
— Vous aimez bien les proverbes, vous !
— C’est vrai ! Comme disait mon beau-frère Maurice, « les proverbes, c’est l’art de pendouiller avec élégance. Les proverbes néologiques, c’est l’art de pendouiller en liberté ». Pensez-y. On se revoit la semaine prochaine ?
— Merci docteur.
Du coup le roi nu perplexe, rentre au palais dans son carrosse hybride électrique pour-sauver-la-planète. Cette histoire de proverbes néologiques lui trotte dans la tête. Une fois dans ses appartements, bien installé dans son rocking-trône, il se sert un kir royal dans un verre en cristal de la manufacture royale, accompagné d’une galette des rois flambée au Bourbon, et allume Radio Royale Inter. On y parle beaucoup d’un variant prénommé Omicron. « Omicron mais costaud ! » dit un outre-parleur qualifié de journaliste.
Outre-parleur plein comme une outre
tant va l’outre à l’info qu’à la fin elle se casse
Outre-auditeur plein comme une outre
à la fin coupe la radio et dit « ta gueule je me casse »
Omicron donc, mais costaud. Un variant qui va tout clouer au sol : les avions de la compagnie Air Majesté, les bourses royales, et pire, pire ! il risque de clouer au sol la saison de ski et les séjours à Disneyland. Noël, même Noël serait en danger. Oui Noël ! C’est terrible ! Et attendez, il y a peut-être même pire : on risque de fermer les salles de fitness ! Terrible !
Décidément, souvent variant varie songe le roi nu.
Qui variera verra lui répond une petite voix intérieure.
Variant qui roule n’amasse pas mousse, dit une autre voix.
Au royaume des variants avariés, les vendeurs de vaccins sont rois, dit encore une autre.
Du coup, grâce aux proverbes néologiques, la crise existentielle du roi nu prend une tournure ludique, ce qui, à défaut de retrouver l’insouciance, n’est pas une guérison à mépriser.
Quand un proverb’ néologique
De nos espoirs saisit le sens
Il offr’ un espace ludique
Malgré nos rêv’ d’insoucianceEt si nos cœurs pendouillent’ au vent
C’est que nos corps sont bien vivants
Qui trop embrasse le destin
L’esprit de fête mal étreintQuant à vous chers amis ruraux
Mangez buvez chantez jouez
Car loin de nous laisser tomber
Nous pendouillons non sans culot