Le roi nu a de gros soucis actuellement ; il a trop de pognon. Le pognon dégoule de partout comme la Doue qui se jette dans le Bandiat qui se jette dans la Charente qui dégoule à Saintes. Résultat de semaines d’averses têtues mouillant gentiment les terres, puis les gobergeant jusqu’à plus soif, provoquant un dégoulage dans tout le bassin versant. Supplice de l’eau bien connu. Pour le pognon du roi nu, c’est pareil. Du coup le roi nu est au supplice. Car il ne sait pas quoi en faire, de tout ce pognon. C’est embêtant. Mettez-vous à sa place. Il a déjà tout acheté. Et même trois fois sa valeur. A terme, à découvert, à haute fréquence, par dessus la jambe, des produits dérivés, à capital garanti, sur la tête de ma mère, en quatre fois sans frais, avec OPA hostile, au prorata, au poivre, au piment offshore de Cayenne, sur le second marché, avant introduction profonde en bourse, indexé sur l’euribor, l’argent du bor et le sourire de la banquière. Tout ce qu’il y a à acheter est déjà acheté. Et ça dégoule encore. A Roinuville, la cote d’alerte historique a disparu sous des flots de pognon menaçant d’emporter les piles du pont royal millénaire. Des étendues immenses de pognon se déversent dans les lits majeurs des fleuves, noyant des plaines entières, charriant au passage la misère du monde dans un tumulte assourdissant, aveuglant, anesthésiant, opportunément.
Du coup, le roi nu achète des bitcoins. Parce-que des bitcoins, c’est tout ce qui reste à acheter. Et quand y’en a plus, y’en a encore. Du coup le royaume dégoule de bitcoins, et le roi nu nage dans le bitcoin. Du coup le roi nu devient un crypto-roi nu. Avec des crypto-attributs royaux qui pendouillent.