Le roi nu commence sérieusement à s’inquiéter car les rendements du royaume sont décroissants. Officiellement, c’est conjoncturel (courbe en V), mais officieusement structurel (courbe en 僄). Or, le roi nu préfère les rendements-croissants-au-beurre avec en plus l’argent des rendements-croissants-au-beurre et le sourire de la banquière blondasse à talons.
— Ah ! dit-il, c’était tellement bon les rendements-croissants-au-beurre dans mon café du petit déjeuner ! Et mon plan de relents, se lamente-t-il, quelle catastrophe ! Il est déjà rendu en actifs pourris perpétuels dans le bilan de la banque centrale de ma Majesté… Que faire ? Qu’aurait fait mon père ? Mon grand-père ? Mon arrière-grand-père ?
Du coup, le roi nu fait les cent pas sur la terrasse de son palais. Il va et vient les mains dans le dos, le front soucieux.
— Je sais, s’exclame-t-il soudain ! Je sais ce qu’auraient fait mes ancêtres : une guerre !
Du coup, il est tout excité. Et heureusement que ses ennemis ne peuvent pas le voir sur sa terrasse. Car c’est plutôt amusant à voir, un roi nu va-t-en-guerre mais ventripotent, avec ses attributs royaux qui pendouillent. Mais en fait, pour les concisujets du royaume, c’est plutôt triste, affligeant, voire dramatique ou terrifiant.