Ce matin, le roi nu a croisé son miministre des gros écus.
— Majesté, le royaume est à sec.
— Comment ? Que dites-vous Bruno ? Comment est-ce possible ?
— A force de tout pomper et de pomper tout le monde, Majesté, le royaume est à sec et à cran.
— A tout problème il y a une solution disruptive, disait feu mon père. Nous trouverons une solution.
Sur les entrefaites, le roi nu descend au ruisseau se rafraîchir car la journée est orageuse. Il aime s’y rendre pour observer les castors restaurer la zone humide en contrebas du palais. Très ingénieux, ces animaux construisent des barrages aux vertus écologiques multiples : renforcement des berges, régulation des débits d’eau, soutien aux nappes phréatiques, captage de carbone, développement de la biodiversité… Après des décennies d’éradication, le castor fait son retour dans le royaume et le roi nu s’en félicite.
— Enfin une bonne nouvelle ! s’écrit le roi nu.
Du coup, après quelques rêveries au bord de l’eau :
— Ces barrages sont la solution ! Mon royaume est à sec et à cran à force de tout pomper. Faisons comme le castor, mettons-y un barrage. Et hop ! C’est parti mon kiki ! Ni vu ni connu je t’embrouille ! Emballez c’est pesé ! Et que ça saute ! Décidément, je suis un génie.
Du coup le roi nu fait venir son miministre de la transition vers le monde d’après.
— Christophe, il nous faut mettre un barrage dans le royaume, car il est à sec et à cran.
— Excellente idée majesté. Mais heu, comment dire ?
— Christophe, ne tournez pas autour du trône.
— C’est à dire Majesté, que nous autres humains, sommes moins capables que les castors de faire des ouvrages d’art si efficaces à tous points de vue.
— Et pourquoi donc ? demande le roi nu. C’est vexant.
— C’est à dire que, heu…
— Allons Christophe ! Accouchez !
— Soit Majesté. C’est à dire que nous ne sommes pas dotés d’une queue plate, tout simplement ; cela fait toute la différence.
Du coup le roi nu va plutôt construire ni un barrage.